Libérer le Potentiel Agricole : Feuille de Route pour l’Investissement dans les Exportations Haïtiennes à Forte Valeur

Haïti présente une stratégie ambitieuse pour libérer le potentiel agricole, visant à attirer des investissements et dynamiser les exportations à forte valeur. Malgré de lourds défis structurels, le plan mise sur la modernisation, la qualité et l’accès au financement.

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Port-au-Prince, 24 septembre 2025 – Haïti vient de présenter une initiative ambitieuse pour libérer le potentiel agricole, avec pour objectif d’attirer des investissements et de renforcer les exportations à forte valeur. Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de fragilité économique et de dépendance aux importations alimentaires, mais aussi d’opportunités croissantes sur les marchés internationaux.

Un secteur agricole au cœur de la relance économique

L’agriculture reste l’un des piliers de l’économie haïtienne, représentant près d’un quart du produit intérieur brut selon la Banque mondiale. Pourtant, le pays peine à transformer ses atouts naturels en richesses exportables.
Des produits comme le café, le cacao, la mangue et les huiles essentielles sont considérés comme des exportations haïtiennes à forte valeur, capables de concurrencer sur des marchés spécialisés. Mais l’absence d’infrastructures adaptées et l’instabilité politique ont freiné leur essor.

Libérer le Potentiel Agricole
Libérer le Potentiel Agricole

Une feuille de route centrée sur l’investissement

Selon le ministère haïtien de l’Agriculture, la feuille de route repose sur trois axes principaux :

  • Moderniser les chaînes de valeur agricoles grâce à des partenariats public-privé.
  • Améliorer la qualité et la traçabilité pour répondre aux normes internationales.
  • Accroître l’accès aux financements pour les petits producteurs.

« Haïti dispose d’un patrimoine agricole unique. Notre ambition est de créer un environnement propice aux investisseurs tout en renforçant la résilience des communautés rurales », a déclaré Jean-Marie Michel, conseiller auprès du gouvernement.

Les défis structurels restent lourds

Malgré ces annonces, les défis demeurent considérables. L’insécurité foncière, la faible productivité et les catastrophes naturelles récurrentes continuent de peser sur la compétitivité.
Des experts rappellent que sans infrastructures de stockage et de transport fiables, les exportations resteront limitées. « La logistique est la clé. Il ne suffit pas de produire, il faut acheminer sur les marchés », souligne Marie-Claire Duval, économiste agricole basée à Port-au-Prince.

Perspectives internationales et régionales

Les partenaires internationaux, dont la Banque interaméricaine de développement (BID) et l’Union européenne, ont exprimé un intérêt croissant pour soutenir le secteur. L’accent est mis sur les filières capables de générer rapidement des revenus d’exportation, comme le cacao biologique ou les fruits tropicaux transformés.
En parallèle, la diaspora haïtienne en Amérique du Nord et en Europe constitue un marché privilégié, friand de produits certifiés issus du terroir haïtien.

Un pari sur le long terme

Si la feuille de route ouvre des perspectives, sa mise en œuvre dépendra de la stabilité politique et de la capacité de l’État à garantir un cadre attractif pour les investisseurs.
« Ce plan est une étape, mais il faudra des années pour voir un impact structurel », estime Richard Thomas, chercheur en économie du développement à l’Université de Montréal.

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